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Bonjour,
Je me permets de lancer un appel à la recherche puisque je me retrouve bloqué depuis un assez long moment, dans la recherche de mon ascendance directe.
En effet, mon arrière-arrière grand-père m’ayant transmis ses écrits par le biais de mon grand-père, il y figure ses propres recherches et ses hypothèses qui semblent avoir été corroborées par le responsable des archives de Monbrun de l’époque (fin 19ème), concernant deux « légendes » liées entre-elles : 1. Les Bajon seraient des hubereaux qui auraient perdu leurs terres et leur titre au profit des seigneurs de Monbrun, 2. Ces titres aurait été acquis de longue date lors de la première croisade, pendant laquelle un Bajon de Monbrun aurait servi dans les armées du comte de Toulouse et de l’Isle.
Bien que ces légendes n’ont pas un intérêt exceptionnel (aucune recherche de noblesse ou autre de ma part), la date présuposée de la perte des titres est au coeur de ma recherche : hiver 1709.
Mon plus ancien ancêtre connu s’appelle Jacques Bajon, il est décédé le 24 août 1772 à Monbrun et né à Monbrun entre 1693 et 1695, ce qui nous place en plein dans la période préssuposée de la perte.
Mon gros problème réside dans un fait bien marqué qui me pousse donc à lancer un appel à la recherche : Les archives départementales du Gers n’ont pu conservé les archives paroissiales de Monbrun que jusqu’en 1737.
Ainsi, je vous donne ici l’ensemble des informations dont je dispose, en espérant que vous puissiez m’apporter des informations supplémentaires et peut-être m’aider à trouver les identités des aieux de Jacques Bajon.
Jacques Bajon était marié à une certaine Claire Brocas (ou Broqua), je ne dispose ni de leur acte, ni de leur date de marriage. Ensemble, ils ont eu Bernard Bajon (mon aïeul), né le 6 novembre 1740 à Monbrun et décédé le 30 août 1795 à Monbrun. Bernard était marié (le 3 septembre 1774, à Bretx (31)) à Jeanne Marie Robert.
Voilà où j’en suis dans mon enquête qui n’avance plus du tout malgré mes recherches notamment auprès des archives départementales. Comment pourrais-je avancer davantage ? Avez-vous accès à des archives qui pourraient m’aider ? À des informations ?
Je vous remercie infiniement d’avance pour votre aide dans cette aventure qui me passionne grandement.
Bien à vous,
Theo Bajon
les environs et les notaires
Bonjour,
Je ne peux que vous conseiller de consulter les registres paroissiaux des paroisses autour de Monbrun et les registres des notaires de Monbrun et ses environs.
M’ayant trouvé obstrué par un problème comparable (l’absence effective de registres paroissiaux d’Ayguetinte datant d’avant 1760), j’ai épluché les registres des paroisses autour du lieu (parrainages, mariages) et, enfin, j’ai trouvé l’ascendance paternelle (l’arbre agnatique) jusqu’au milieu du XVIe siècle par avoir passé au peigne fin à peu près tous registres des notaires d’Ayguetinte et de ses environs. J’ai fait tout ça aux Archives départementales du Gers (quand en vacance au Gers). J’ai trouvé les données généalogiques dans les actes de mariage, dans les testaments, dans les accords sur des conflits sur l’héritage, dans les mentions et signatures des témoins. Ce labour m’a pris quelques années, mais le résultat est satisfaisant. La légende des hobereaux me donne l’idée que les Bajon se laissent trouver sans doute dans les registres de notaire, la cause probable de la perte étant du caractère financier.
Quant à la seigneurie : est-ce que votre arrière-arrière-grand-père a laissé quelque indication du nom de la seigneurie perdue ? Je n’ai pas trouvé un lieu-dit Bajon près à Monbrun sur la Carte Cassini, mais c’est peut-être à cause d’une certaine impatience de mon part. La mobilité de la noblesse gersoise était impressionnante : on retrouve les De Pins seigneurs de Cézan et les De Cézan seigneurs de Lagimbrère, par exemple. Je veux dire que le patronyme n’est nécessairement le nom de la (dernière) seigneurie en possession. En tout cas, ce sont les De Pins seigneurs de Monbrun au temps que vous recherchez.
Bien à vous,
Félix Gimbrère
Bonsoir, Merci tout d’abord
Bonsoir,
Merci tout d’abord pour votre retour d’expérience. Il est vrai que le travail à accomplir semble extrêmement long, et étant également loin du Gers, j’espère pouvoir l’entreprendre un jour, et j’espère également que la mise en ligne des archives paroissiales du département me permettra de me pencher sur les communes voisines.
En partant de cette méthode, je n’ai cependant que très peu de chance de pouvoir tomber sur quelque chose... En effet, au baptème de Bernard Bajon, n’étaient présents que Jean Broqua, prêtre (possiblement apparenté à la maman de Bernard, Claire), François de Pins (1697-1767), seigneur de Monbrun, conseiller au Parlement de Toulouse, Catherine de Sales de Gudanes, épouse du seigneur de Monbrun et marraine du petit Bernard, ainsi qu’un certain Pierre de St Amans, dont je n’ai pas réussi à trouver de source fiables quant à son identité et la raison de sa présence à ce baptême.
Les actes notariés m’apporteront pour sûr des réponses, mais il me faudrait me déplacer.
Concernant la seigneurie, mon arrière-arrière grand-père n’a pas laissé de précision, disant simplement qu’un lieu-dit portait encore (à l’époque peut-être), le nom de Bajon à Monbrun, mais je n’ai jamais réussi à retrouvé ce lieu-dit, ni sur la carte de Cassini, ni sur la carte d’État-Major du début du 19ème (si certains disposent d’information là-dessus également, je suis preneur !).
Et oui du coup ce sont bien les de Pins qui étaient seigneurs de Monbrun et il semblerait que le « titre » ou plutôt les terres aient été vendus à la famille de Pins, lors d’une année difficile financièrement (1709), d’après les écrits de mon AAGP.
Je vous remercie en tout cas de vos conseils et je reste à l’écoute de toute autre conseil ou information concernant ma recherche.
Bien à vous,
Theo Bajon
Baptême de Bernard, 1740
Bonjour,
C’est fait avec plaisir. Je comprends très bien les difficultés d'habiter loin du Gers et d’avoir néanmoins à consulter les registres notariaux aux Archives départementales du Gers (j'habite aux Pays-Bas). Donc peut-être la consultation des registres des paroisses des alentours de Monbrun dans VISAGe (en ligne) vous offrira des opportunités de continuer vos recherches sans déplacement. J’ai vu que, par exemple, les registres de la paroisse de Cassemartin (au sud-est de Monbrun) débutent bien avant 1700, à savoir à 1668 (E Sup 1322, E Sup 1332). Hélas, les registres des autres paroisses voisines ne débutent qu’à 1737, mais je n’ai pas vérifié les paroisses encore un peu plus lointaines. C’est un travail dur, on doit lire à peu près tous les actes, mais il peut apporter des résultats inattendus.
Quant à la légende : le texte de l’acte du baptême de Bernard en est un peu plus éclaircissant que j’ai attendu. Je l’ai transcrit :« Baptême : Bernard Bajon, fils légitime de Jacques Bajon laboureur et de demoiselle Claire Brouqua maries habitans de Monbrun, est né le 6e jour du mois de 9bre 1740 et baptisé le 7e jour du même mois et an susd, dans l’église parroissielle St-Amans de Monbrun, par me Jean Brouqua prêtre prébandier du chapitre de l’Isle, le père absent. Parrin me Bernard Ste Faste prêtre et curé du présent lieu, marrine dame Catherine de Gudanes épouse de messire François de Pins seigneur de Monbrun, présent messire François de Pins seigneur de Monbrun et messire Pierre de St-Amans # [en marge : Pins # ; il s’agit du fils de François de Pins, Pierre de Pins de St-Amans, voir clichés 15, 27]. » Registre 5 E 430 Monbrun 1737-1789, cliché no 28.
Quelques remarques :
- la mère est désigné comme demoiselle, ce qui est très, très inhabituel pour l’épouse d’un laboureur à cette époque. Le prêtre baptiseur est relaté à elle, sans doute oncle ou frère ; il était d’un certain statut, étant prêtre prébendier de l’église collégiale de l’Isle-Jourdain. Jacques Bajon a donc su conclure un mariage très propice ou un mariage au niveau de son statut originel.
- inhabituel aussi dans cette paroisse : le curé de Monbrun agissant en tant que parrain et la seigneuresse de Monbrun agissant en tant que marraine. On pourrait conclure, quoique avec une certaine réserve, que Jacques Bajon avait un statut plus élevé que ceci d’un laboureur, même qu’un laboureur éventuellement ayant pris en bail la/une métairie du seigneur de Monbrun (celle qu’il lui a dû vendre, même ?).
- relativement rare, mais pas totalement inhabituel : le présence des Pins père et fils au baptême.
Bien à vous,
Félix Gimbrère
Merci pour l’ensemble de vos
Merci pour l’ensemble de vos réponses.
Je pense essayer de me pencher plus sur l’ensemble des actes de Monbrun dès 1737 afin d’établir des liens entre parrains et marraines, sachant qu’il existe une certaine tradition d’attribution, il est possible que je trouve plus d’indices comme cela.
Une des choses intéressantes est également que Jacques Bajon, dans son acte de décés du 24 août 1772, est enterré dans la nef de l’Église de Monbrun, après avoir parlé de cela avec un autre généalogiste, il semble que cet honneur soit assez révélateur du statut particulier de ce Jacques Bajon.
Concernant la Demoiselle Broqua / Brouqua, peut-être que trouver son acte de décés me permettrait d’en apprendre plus sur elle.
En tout cas, merci beaucoup pour votre temps et votre bienveillance.
Theo
re : Bajon, Monbrun...
Tout à fait d'accord avec Félix Gimbrère : les registres paroissiaux ne sont qu'une ressource parmi d'autres pour la généalogie, et les notariaux sont en général bien plus riches pour les périodes antérieures à 1737, au prix de quelques heures de recherches. Le seul problème pour les généalogistes qui habitent loin d'Auch est celui de la disponibilité des registres qui ne sont pas numérisés et ne le seront pas avant très longtemps, hélas. Je ne peux que vous conseiller d'envisager un séjour dans cette belle région qu'est le Gers pour faire sauter le verrou qui vous bloque.
En ce qui concerne la cession des terres en 1709, je vous rappelle que cette année 1709 est celle du "grand hiver", un froid extrême a concerné toute la France, causant des dégâts considérables. J'ai trouvé dans les notes rédigées par les curés des témoignages précis du style "l'eau qui coulaient des bûches qui brûlaient dans l'âtre gelait" ou encore "dans la forêt, les chênes éclataient comme si c'étaient des coups de fusil", il y a eu beaucoup de morts de froid, en particulier des enfants. Cet épisode de grand froid est survenu après les grandes famines de 1695 qui ont jeté sur les routes des hordes de mendiants chassés de leurs maisons par la faim. Il se pourrait bien que ces circonstances climatiques extrêmes soient à l'origine de décisions importantes, et de très bonnes affaires pour ceux qui avaient les moyens de racheter à bas prix des terres à des malheureux qui ne trouvaient pas de quoi se nourrir.
Au cours de vos recherches, il faudrait donc cibler les actes des notaires ayant compétence sur Monbrun (probablement en résidence à l'Isle-Jourdain), de 1695 à 1710, c'est une période relativement courte qui vous permettra un examen exhaustif des testaments, contrats de mariages, cessions de propriétés, obligations, quittances, ou autres documents parmi lesquels vous devriez trouver de quoi justifier la tradition orale de votre a-a-g-p.